Hypérion
Le monde est plein de fous, et qui n'en veut point voir doit s'enfermer tout seul et casser son miroir
Sottises de la semaine, Séguier Frères, 1790
Qui donc ? / Pourquoi ?

Pourquoi ?


Pour quoi fais-je ce que je fais comme je le fais ? C’est une question inépuisable, inexorable, inextinguible.
Pourquoi ? Cela veut toujours dire que l’on devrait peser ce que l’on fait à l’aune d’une référence extérieure, mystérieuse ou irréfutable.
En ce qui me concerne, cela n’est pas le cas et ne le sera jamais.
Je ne fais pas ce que je fais, propose, écris et suggère pour une personne ou une raison précises.
Je le fais, parce que cela me semble s’imposer de soi-même… et à moi comme à tous.
Les textes, les engagements, les dazibao, leurs motivations, ont toujours un sens, quand ils n’en ont pas plusieurs, qui peuvent éventuellement se contredire.
Ce qui importe est seulement de savoir pourquoi — précisément — l’on a produit tel sens, et jusqu’où l’on est prêt à aller pour le défendre et promouvoir.
Le reste est littérature — de gare et de peu d’importance.
« Pourquoi ? » est donc une tautologie.
« Les questions auxquelles la philosophie ne répond pas se voient ainsi répondre qu’elles ne doivent pas être formulées ainsi », note le jeune Hegel dans ses carnets.

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